A tort ou à raison

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Une pièce pour nourrir la réflexion sur la place de l'art dans les guerres. Très intéressante.

'A tort ou à raison' aborde la Seconde Guerre Mondiale sous l'angle de la dénazification, à l'occasion des procès qui ont eu lieu en 1945/1946 et sur la place de l'art pendant la Guerre. Le grand chef d'orchestre Wilhelm Furtwängler a t il contribué à la propagande nazie en restant en Allemagne (et aussi assuré sa carrière) ou a bien a t il lutté à sa manière (il a notamment aidé des Juifs à s'enfuir) en refusant de quitter son pays ? Difficile question à laquelle est confrontée le militaire américain Steve Arnorld. Au fur et à mesure des interrogatoires et des échanges entre le militaire et son équipe, (une secrétaire allemande et un soldat juif), le public est invité intérieurement à juger et à se demander : qu'aurions nous fait ?

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La pièce est portée également par la confrontation entre les deux protagonistes au caractère on ne peut plus diamétralement opposé : Wilhelm Furtwängler apparaît comme un esthète absolu, arrogant, sûr de lui et de la supériorité de l'Art tandis que Steve Arnold est un militaire bourru, traumatisé par la vision des camps d'extermination qu'il a contribué à libérer. L'Art lui est étranger et n'a pas sa place en temps de guerre. Michel Bouquet et Francis Lombrail sont excellents sur scène, l'un en retenu dont l'âge donne un poids certain à son propos et l'autre tout en fougue et énergie, prêt à bondir. Il vit réellement son propos.

Les seuls bémols à la pièce sont finalement la non évolution des personnages...malgré des longs échanges, chacun reste campé sur son caractère initial et ses positions, finalement. Et également la fin abrupte. La pièce, relativement lente jusque là, qui prenait son temps pour expliquer, justifier, s'accélère sur les trois dernières minutes et s'achève brutalement.

En somme, 'A tort ou à raison' est une pièce intéressante à découvrir, servie par des comédiens engagés.