Caroline Vigneaux croque la pomme

Krinein avait eu l'occasion de découvrir Caroline Vigneaux à ses débuts, lorsqu'elle racontait entre autres comment et pourquoi elle avait délaissé son métier d'avocate pour se lancer dans une carrière d'humoriste.

Dans son nouveau spectacle, elle s'engage et livre ses réflexions sur la place (ou l'absence de place) de la femme, les causes des inégalités, les luttes féministes, la lente évolution de la législation. Son passé d'avocate n'est jamais loin car ses propos sont toujours réfléchis et argumentés. Notamment lorsqu'elle évoque les grandes dates d'avancées pour la cause des femmes (le droit de votes acquis en France bien après la Turquie par exemple). Elle rend des hommages appuyés à des femmes un peu trop méconnues du grand public : Olympe de Gouges ou bien Gisèle Halimi. Mais je vous rassure, elle parvient à parler de ces sujets sérieux avec beaucoup d'humour. 

Elle brasse aussi d'autres thèmes : elle fait un clin d'oeil à son ancienne vie d'avocate, évoque sa jeunesse catholique dans les rallyes. Elle "snippe" vite, fort et a le verbe incisif.

Son spectacle est enlevé et dynamique, les répliques fusent et font mouche, tombant parfois dans la vulgarité voire le cru (lorsqu'elle abrode des tabous de la société) mais elle assume. Et ose. Elle prend un malin plaisir à marcher sur les plates bandes de ses camarades masculins.

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Sa présence scénique s'est développée, elle bouge beaucoup et utilise nombre d'expressions faciales pour souligner ses propos.Son charisme sur scène, renforcé par une tenue rouge flamboyante, en impose.

Et les hommes dans tout cela ? Si le spectacle est engagé et que les hommes ne sont pas épargnés, nul doute qu'ils y trouveront de quoi rire aussi et qu'ils y trouveront aussi des clés de compréhension de la gent féminine.Et puis, comme elle lerappelle, il faut prendre ceci au second degré.

En somme, le nouveau spectacle de Caroline Vigneaux est une réussite de maîtrise: elle allie humour, culture et intelligence sur un thème peu commun au théâtre. Il fallait oser, elle a réussi son pari.