7.5/10Don Quichotte, Farce épique, Lucernaire

/ Critique - écrit par jaiina, le 06/07/2016
Notre verdict : 7.5/10 - Une relecture originale et décalée d'un grand classique. Surprenant ! (Fiche technique)

Tags : theatre quichotte spectacle sancho lucernaire paris critiques

Une relecture de l'œuvre de Cervantes, entre classique et Monty Python. Décoiffant !

Cette version de Don Quichotte est volontairement décalée, comme son titre ‘Farce épique’ nous le laissait supposer. La pièce ne se veut pas une transposition de l’œuvre(ce qui serait impossible en une heure et quart) mais une relecture de quelques passages célèbres (dont les moulins à vent) et surtout une réflexion sur les personnages bien singuliers et si différents que sont Don Quichotte de la Mancha et son fidèle écuyer Sancho Pança.

Don Quichotte, Farce épique, Lucernaire
DR.

Le premier est l’idéaliste parfait, le portrait même du preux et téméraire chevalier prêt à aller secourir la veuve et l’orphelin, alors que le second est plus terre à terre, doté d’un bon sens paysan. L’évolution de Sancho est particulièrement mise en valeur, notamment lorsqu’il va finir par exploser. Les diverses quêtes et épreuves ne le laissent pas indifférent. Don Quichotte, quant à lui, passe de l’exaltation et la flamboyance à une certaine folie. Il évolue un peu moins que son acolyte, restant toujours décalé dans le monde.

La pièce est particulièrement réussie grâce à sa mise en scène que les Monty Python n’auraient pas renié. En effet, nous passons d’une interview sur un plateau télé (si, si !), qui permet de mieux cerner les protagonistes à des fragments de l’œuvre introduits par un Monsieur Loyal, lequel permet de rythmer la pièce et faire avancer l’histoire. La scénographie est épurée (3 cubes servant alternativement de chaises et cheval) mais ça fonctionne. Les comédiens quant à eux donnent de leur personne, au sens propre parfois même ! Sylvain Mossot incarne bien ce chevalier élancé et exalté, soulignant volontiers son côté flamboyant de ses yeux exorbités, jouant avec sa moustache. Il est ce chevalier espagnol tel que l’imagerie populaire nous le décrit volontiers. Tout en contraste donc d’Axel Blind en Sancho Pança avec son petit côté bedonnant en marcel. Le duo fonctionne bien.

Don Quichotte, Farce épique, Lucernaire
DR.

 

L’aspect burlesque de la pièce restitue l’univers de Cervantes, à défaut de coller au texte, et en adhérent à ce parti pris, on ne peut qu’être agréablement surpris et séduit. A conseiller.