7.5/10Gros Câlin, au ciné 13 théâtre

/ Critique - écrit par jaiina, le 15/01/2018
Notre verdict : 7.5/10 - Une prestation brillante pour mettre à portée le récit complexe d'Emile Ajar (Fiche technique)

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Un (presque) seul en scène très bien interprété qui donne vie au difficile texte d'Emile Ajar (Romain Gary).

Etienne Durot interprète brillamment, avec beaucoup d'intensité et d'engagement ce Monsieur Cousin, un statisticien qui cherche l'amour et l’affection de ses semblables mais à défaut, décide de vivre avec un python de 2,20m (et une souris, Blondine), appelé Gros Câlin. Ce mal d’affection est chronique chez lui puisqu’il ne peut se résoudre à donner Blondine à manger à Gros Câlin et en fait une compagne de vie également.


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Ici, Etienne Durot nous propose un (presque) seul en scène, intelligemment accompagné d’un guitariste sur scène pour souligner et prolonger les émotions qui traversent l’esprit de Monsieur Cousin. Nous suivons donc le jeunesse statisticien dans différents lieux et moments de sa vie : au poste de police, dans l’ascenseur où il croise Melle Dreyfus, son fantasme et amoureuse, avec des prostituées… Et surtout, à l’aide d’un texte écrit au cordeau et très bien maîtrisé, le comédien aborde les thèmes chers au récit d’Emile Ajar : la solitude, la société, la souffrance et la folie finale. Chaque scène aborde un pan différent, un thème précis et l’ensemble monte crescendo jusqu’à la folie finale.

La prestation d’Etienne Durot qui nous livre donc ces réflexions, dans un long monologue d’une heure est bluffante et on le sent totalement habité par le personnage, aussi bien dans la douleur de sa solitude qu’à son rapport plein d’affection pour Gros Câlin, jusqu’à la folie finale. La mise en scène est sobre mais appropriée et efficace : un lit, un bidet et quelques images projetées qui ont leur importance et justification.


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Le texte d’Emile Ajar est complexe et heureusement, l’écriture proposée ici permet d’en saisir les principaux messages. Seul bémol, la nervosité et l’emballement final, dans le cadre de la folie, qui rendent le propos difficilement compréhensible. La musique est un peu forte et le débit trop rapide pour bien comprendre ce qui se passe.

En somme, Gros Câlin est un pari assez réussi pour explorer le récit d’Emile Ajar, porté par un comédien très talentueux.