Les escales du Cargo : Rodrigo Y Gabriela à Arles
Sortir / Compte-rendu de concert - écrit par Maat, le 09/08/2012 (Tags : arles theatre marseille cargo festival paris nimes
Chers lecteurs de Krinein, c'est avec plaisir que Naweug et Maat se sont rendus au festival Les escales du Cargo qui se déroule au théâtre antique d'Arles depuis près de huit ans. Le festival se déroule sur cinq jours en plein été au sein d'un cadre splendide : le théâtre antique. Alliant ainsi la beauté mystique et millénaire du lieu à la puissance des musiques actuelles, les escales ont déjà accueilli les Rita Mitsouko, Massive Attack, The DØ, Yael Naim, CocoRosie, Benabar, Gotan Project, Java, ou encore Camille. Cette année, nous avions droit à des artistes reconnus tels que Garbage, Rodrigo y Gabriela, Shaka Ponk, ou encore Simple Minds... Mais venons en au concert que nous avons pu déguster : Rodrigo Y Gabriela accompagnés de C.U.B.A. et Steve Smyth en première partie.
Première partie : Steve Smyth
Steve Smyth.Steve Smyth arbore un look 70's, quelque peu hippie sur les bords, mais il se définit plus comme un bluesman. Sur scène, il est très expressif, et maltraite sa guitare à chaque occasion. Il joue avec elle tel le vent jouant avec une feuille d'arbre en Automne. Son jeu de scène fait qu'il bouge dans tous les sens mais toujours devant son micro. Cependant, il n'est pas seul, sur la plupart des chansons, il est accompagné d'un batteur qui s'éclipse devant le charisme de Steve.
Sa prestation débute par une chanson énergique. Ne connaissant pas le duo, on note une bonne présence scénique surtout assurée par Steve.Il alterne des chansons très calmes avec des chansons blues, un poil plus rythmées.Quelques mots en français font sourire les spectateurs, après leur avoir fait balancer les têtes : "chanson pour la night". Le batteur fait les allers-retours, un coup il accompagne maître Steve, un coup il le laisse seul sur la grande scène du théâtre antique. Steve nous a aussi gratifiés d'un petit moment a capella.
Au final, c'est une bonne petite découverte pour le public qui était venu voir Rodrigo Y Gabriela. Une voix magnifique, alliant la puissance du tonnerre à la douceur d'un ange. Mais la prestation était bien plus pêchue avec la présence de son ami le batteur.
Gabriela et Rodrigo.Deuxième partie : Rodrigo y Gabriela et C.U.B.A.
Une chanson de Tool passe dans les hauts-parleurs. Une partie du public apprécie... Et c'est là que C.U.B.A. fait son entrée, avec les cuivres appuyant les riffs puissants du groupe Américain. C.U.B.A. est une formation qui comme son nom devrait vous l'indiquer est originaire des Caraïbes. De La Havane plus précisément. Ils sont composés d'un batteur percussionniste, d'un bassiste, de deux cuivres (trompette et saxo) et d'un clavier. Ils accompagnent ainsi Rodrigo et Gabriela dans leur dernier album Area 52, et sur leur tournée.
Est-il besoin d'introduire Rodrigo Y Gabriela, duo qui s'est fait un très grand nom ces dernières années ? Allez, on est sur Krinein, on va pas faire de chichi. Nos deux virtuoses ont tout d'abord trainé dans les scènes Mexicaines avec le groupe de Trash Metal TIerra Acida puis ont évolué pour en venir progressivement à ce son qu'ils sont les seuls à produire. Un duo de guitare rythmé par la guitare "frappée" de Gabriela. Cette dernière est plus rythmique et son compère Rodrigo plus soliste.
Maintenant que vous les connaissez mieux, parlons de cette union entre les trash metalleux folk et les cubains.
Rodrigo sur sa petite guitare "Harperienne". L'apport de C.U.B.A. nous a laissé un sentiment mitigé. Certes, les cuivres donnent une puissance supplémentaire en règle générale, mais sont parfois superflus, voire limite dérangeants par moments. Le clavier m'a irrité la plupart du temps, hormis durant son solo qui était, avouons le, bien sympathique. C'était d'ailleurs une reprise d'une chanson de Rodrigo y Gabriela : Tamacun me semble-t'il. La basse s'intègre parfaitement : elle ne se remarque pas mais dès qu'elle n'y est plus, ça se sent. Comme souvent dans un groupe ! De plus le bassiste nous gratifie d'un solo de basse agrémenté de sa voix qui suit les notes rapides et mélodieuses. Bon, on se demande un peu ce que ça vient faire là, si ce n'est donner une visibilité à cet excellent musicien.
Les batterie et percus apportent un plus mais un plus dérangeant. En effet, du coup, la spécificité de la rythmique de Gabriela s'efface un peu puisqu'on ne la distingue plus vraiment, alors que c'est aussi ce qui fait le charme du duo.
Il ne faut pas noircir complètement ce tableau ! Certains arrangements avec C.U.B.A. sont tout de même magnifiques et transportent allègrement le spectateur. Mais ce n'est pas le cas de tous, bien au contraire.
Heureusement, ils ont eu la bonne idée d'alterner les passages en groupe et les passages en solo, ce qui fait qu'on a un peu l'impression d'avoir le beurre et l'argent du beurre. Cependant, ça implique aussi une répétition de certaines chansons arrangées ou en duo.
Le fameux écran.La mise en scène est bien sympathique ! Gabriela (Note de Maat : Hélas de l'autre côté de la scène la plupart du temps) est une vraie pile électrique. À un tel point qu'Aen (notre photographe attitré) a eu du mal à la prendre en photo correctement. Rodrigo joue bien son rôle de guitar hero ; il va même jusqu'à jouer de la "petite guitare" comme nous nous sommes plus à l'appeler, dans un style "Ben Harperesque". On retrouve dans ses postures un style propre aux metalleux.
L'écran de fond de scène nous a complètement fascinés, reproduisant les images du concert en direct, en noir et blanc, avec un nombre d'angles de vue assez impressionnant.
Au final, malgré les bémols apportés en raison de certains arrangements avec C.U.B.A., le concert était une totale réussite et le public emplissant les gradins du théâtre antique mais aussi la fosse (où nous nous trouvions) n'a pas cessé d'en redemander. Gabriela haranguant la foule, et nous permettant de distinguer les quelques mots de français qu'elle connaissait, mélangés à l'espagnol ou l'anglais, dans un accent tout à fait charmant... Hum, désolé je m'égare.
Nous n'avons hélas pas la setlist en notre possession, mais elle ressemblait peu ou prou à celle de leur passage au Radio City Music Hall, dans un ordre quelque peu différent.
Voici une video de Rodrigo y Gabriela et C.U.B.A. sous la même formation que l'on a pu les déguster aux Escales du Cargo à Arles, l'enregistrement se déroule au Bonnaroo Festival.