Tallinn en Estonie
Sortir / Critique - écrit par Kassad, le 01/10/2005 (Tags : tallinn ville estonie hotel voyage points vieille
Je ne sais pas s'il s'agit d'une règle universelle mais il me semble qu'on peut toujours repérer la contrée la plus riche d'une époque en pointant la plus haute construction : Tour Eiffel pour la France de la fin du XIX° siècle ; buildings de New York qui passent doucement la main aux gratte-ciels asiatiques. Au Moyen-Age, c'est l'église Saint-Olaf à Tallin qui a tenu la corde pendant presque deux siècle (1449-1625).
Aujourd'hui elle culmine autour de 120m mais on estime qu'avant d'être
partiellement détruite dans un incendie puis reconstruite elle devait atteindre autour des 150m. A cette époque, Tallinn faisait parti de la ligue hanséatique, une sorte de guildes des marchands (hé oui les guildes de marchants, comme celles de Star Wars ne sont pas que des mythes de science-fiction) qui règna sur la Baltique du XIII au XVII siècle.
Tallinn est une miraculée, elle est ressortie presque vierge de l'occupation soviétique. La vieille ville est intacte et avec la libération des années 90 c'est toute la partie médiévale qui s'est trouvée réhabilitée de fond en comble. Cette rénovation est d'ailleurs si fraîche et si massive qu'elle en est presque gênante. Par instant, on se croirait dans un parc d'attraction tellement tout est propre, bien lêché et typique.
Il faut dire qu'à l'inverse des autres pays de l'Est (au moins ceux dans lesquels je me suis rendu), l'accueil et le service sont d'un standard "occidental", et même supérieur à celui que vous trouvez en France. Une autre particularité augmente le trouble du touriste moyen : l'Estonie doit actuellement faire parti des endroits où il est le plus facile de se connecter sur internet.
En effet, juste dans Tallinn, il existe plus de 200 zones WiFi publiques. Il y est aussi facile de se brancher sur internet que de passer un coup de téléphone portable en France ! Bref, vous vous retrouvez plongé dans une cité médiévale (avec tours, chemins de ronde, petites rues aux couleurs chamarées) tout en étant à la pointe de la technologie du troisième millénaire.
L'estonien est avec le finnois et le hongrois une des trois langues du groupe finno-ougrien en europe. Si ça ne vous dit pas grand-chose on pourrait résumer ça en : c'est incompréhensible. Ce n'est pas juste une façon de parler : l'estonien n'a pas
de racines communes avec le grec et le latin comme les autres langues européennes. Il n'y a donc aucune branche pour se rattraper : quelques exemples "merci" se dit "aïta", "non" est "ei" et "excusez moi" est "vabandust". Le dépaysement comme vous le voyez sera aussi linguistique. Mais la majeure partie des gens de moins de 40 ans (c'est un de ces cas où l'on touche du doigt comment une politique d'éducation peut changer la vie de tous les jours) parlent un très bon anglais, le russe est aussi fréquent mais moins bien vu (on ne se demande pas pourquoi) et si vous avez la chance de parler finnois, le plus dur est déjà fait.
En dehors de la vieille ville et de ses multiples monuments au mètre carré, il ne faut pas rater la petite colline de Toompea qui est collée contre. Elle offre de splendides points de vue allant de la baie de Tallinn au lac Ülemiste et vous pourrez constater combien l'urbanisation est aérée, un vrai rêve d'écologiste. En redescendant de la colline le mieux sera de prendre une bière dans un des nombreux pubs du quartier médiéval. Il y en a pour tous les gouts du très étudiant Kompressor (avec des crêpes géantes) aux très hype spirit café en passant par le nostalgique DM (un bar dédié au groupe Dépèche Mode, si si ça existe! La programmation musicale y est, comment dire, prévisible...).
Voilà, je n'ai pas eu beaucoup de temps sur place, mais je suppose qu'un week-end est largement suffisant pour visiter Tallinn. Cet endroit m'était totalement inconnu et m'a enchanté. J'y retournerai sans hésiter pour visiter un peu les alentours (les îles, la côte) et en savoir un peu plus. L'Estonie vient juste de rentrer dans l'Union Européenne : allez leur souhaiter la bienvenue sur place, vous ne le regretterez pas.